samedi 21 août 2021

Quand Philippe Djian présente l'Ardoise, il y a toujours du Céline dedans

 Quand Philippe Djian présente l’Ardoise, il y a toujours du Céline dedans

Tout a commencé avec Salinger… Philippe Djian a dix-huit ans lorsque, plutôt porté vers la musique et le cinéma, il ouvre par hasard L'Attrape-cœurs et découvre le pouvoir parfois dévastateur des mots. […] 

Suivront au panthéon littéraire de l'auteur de 37,2 ° le matin le Céline de Mort à crédit, Blaise Cendrars et surtout les auteurs américains, n'en déplaise aux défenseurs de Proust et de Flaubert. […] En rendant un hommage très personnel et tout en émotion à la dizaine d'auteurs qui lui ont donné envie de se lancer dans l'écriture, Philippe Djian efface son Ardoise et nous livre l'autoportrait d'un amoureux d'une littérature qui dérange, secoue, blesse, violente, et jamais ne laisse de marbre.


Nota : Sur cette couverture, Céline a été rajouté par nos soins.

Quelques extraits de ce qu’il écrit sur Céline :


« Je ne savais pas qui était le salopard dont on me dresserait le portrait par la suite. Et c’est un peu mon problème avec lui car je l’ai immédiatement aimé et n’ai pu me défaire de ce sentiment, malgré que j’en eusse.

« Mais l’écriture m’avait intrigué (celle de Voyage). Elle avait eu sur moi l’effet d’un alcool fort dont on ne sait si la brûlure est agréable ou non tandis qu’il se répand déjà dans votre cerveau. Je me plongeai alors dans Mort à crédit. Je ne savais toujours pas qui était Céline. Mais lorsque je refermai ce livre, le mal était fait. J’étais persuadé d’avoir découvert le plus grand écrivain français et je ne pouvais plus revenir en arrière. 

« On sait quelle fabuleuse puissance incantatoire possédait Céline. Sa voix balayait tout et charriait toutes les horreurs et les merveilles du monde. 

« Céline n’est pas un écrivain qui vous tend la main. Il est celui qui vous enfonce la tête plutôt que de vous repêcher. Il est l’Ange exterminateur, le plus puissant d’entre tous. On peut imaginer que sa noirceur est à la mesure de sa souffrance.

« Le pouvoir de Céline, cette espèce de génie monstrueux de la langue dont il était l’unique et irascible détenteur, avait le chic pour mettre le feu à tout ce qu’il approchait. 

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