Thibaudat à Meudon après L’Église par Martinelli
Libération 10-11 octobre 1992
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En une : MARTINELLI PLANCHE SUR CELINE Pour monter «L’Église», Jean-Louis Martinelli a reconstruit la pièce de l’écrivain et coupé certaines bouffées antisémites. Malgré ce choix qui peut se discuter, sa mise en scène sert la verve célinienne. Et n’a pas déplu à Lucette Destouches, veuve de LF.C. Lire page 25. |
Céline, début du Voyage
Pour sa version de «L’Église», matrice du «Voyage», Jean-Louis Martinelli a reconstruit la pièce, en coupant notamment certains passages antisémites. Restent une satire parlante et marrante des milieux coloniaux et tout un magasin de réminiscences céliniennes.
«Le théâtre me tarabuste », déclare Céline à un journaliste de L’Intransigeant en 1933, alors qu’il est déjà l’auteur à succès du Voyage. En 1926, celui qui n’est encore que le docteur Destouches basarde sa première vie. Au retour d’un second voyage en Afrique (énième mission pour la Société des nations) et de sa découverte des Etats-Unis, après avoir rencontré la danseuse américaine Elisabeth Craig à Genève, et quitté sa première épouse Edith Follet, le docteur néglige de plus en plus ses rapports de mission pour la SDN, obtient sans mal un congé maladie, revient à Paris avec Elisabeth, écrit. Quoi? Du théâtre. L’Église met en scène quelques épisodes de sa vie passée et parfois future: Bardamu en Afrique (acte 1), Bardamu à New York (acte II), Bardamu et la SDN (acte III), Bardamu docteur à Blabigny-sur-scène, «près de Paris, dans une banlieue ouvrière» (actes IV et V). Une «comédie» dont Bardamu est le fil conducteur plus que le héros, un double transparent de l’auteur, et Pistil (alcoolique des colonies au début de la pièce, patron de bistrot à la fin), la première bête du bestiaire célinien.En 1927 Gallimard refuse la pièce: «De la vigueur satirique mais manque de suite. Don de la peinture de milieux très divers », dit une note de lecteur (I). Difficile en effet de trouver une intrigue réglementaire ou classique dans les pérégrinations de Bardamu. « Il y a une technique spéciale, des trucs, un certain "nœud" qui m’échappe», avoue Céline au journaliste de L’Intransigeant (2).
«Une des grandes œuvres dramatiques du XXe siècle»
«Une des grandes œuvres dramatiques du XXe siècle», dit au contraire Jean-Louis Martinelli, qui aujourd’hui la met en scène. Un jugement évidemment filtré, influencé par l’œuvre écrasante de Céline. Si Martinelli disait vrai, il n’aurait pas éprouvé le besoin de couper, de reconstruire deux actes (New York et la SDN) sur cinq comme il le fait, non sans efficacité scénique, et les mises en scène de L’Église ne se compteraient peut-être pas sur les doigts d’une main. La version de Martinelli est saisissante et les côtés bringuebalants de la pièce réveillent en elle une œuvre ouverte, très «parlante», bien servie par les décors troués d’air de René Caussanel.
Au même journaliste de L’Intransigeant, Céline déclare que ses dialogues feront «marrer». Il n’a pas tort. L’acte I est une splendide satire des milieux coloniaux de l’AOF, les deux derniers flirtent joliment avec le mélodrame sans s’y complaire, et
le II ne manque pas de répliques au tac au tac.
Exemple:
Flora -Vous avez un nègre, vous?
Bardamu -Oui, pour les expériences.
Flora -Oh! Horreur!
Bardamu -Je lui enlève un petit morceau de peau, matin et soir, et je bois son sang avec du café. Ça donne du goût!
Flora -D’où vient-il?
Bardamu -Il vient de la fièvre jaune; c’est le fils de M. Gaige.
Flora - Vous êtes fou!
Bardamu -Non, je vous aime!»
Si Céline garde Progrès, une «farce en trois tableaux», sûrement écrite aussi en 1927, dans ses tiroirs, sans doute cherche-t-il à faire jouer L’Église.
Plus tard, Dullin et Jouvet semblent l’avoir eue entre leurs mains, «Dullin habitait Montmartre, pas loin de chez nous, il aimait bien Louis et Louis a toujours été attiré par les acteurs», se souvient sa veuve, Lucette Destouches. La pièce sera finalement créée par une troupe amateur lyonnaise, raconte Lucette Destouches, «mais il n’a pas voulu aller voir ça». Par la suite, l’écrivain jugera sévèrement cette première œuvre: «Il me disait que L’Église était une pièce ratée et que, pour qu’elle soit une vraie pièce, il faudrait être dans le théâtre comme Marcel [Aymé, NDLR], travailler avec un metteur en scène.»
Ce que fait Martinelli post mortem en s’entourant d’excellents acteurs, en tête desquels Jean-Pierre Sentier (Pistil), tout en poésie chaudement désabusée, et Charles Berling (Bardamu), tout en anxiété nerveuse et verbale (mais il faudrait citer toute la distribution, très juste, Christine Gagnieux, Georges Mavros, etc.); en rassemblant les talents de l’accordéoniste Gérard Barreaux, de la danseuse Véronique Ros de la Grange et de la costumière Elisabeth Neumuller.
De son vivant, Céline, qui aimait tant les gens de spectacle, n’aura vu monter aucun de ses ballets, aucune de ses pièces. Mais le théâtre aura été la béquille, le premier roulement de son écriture lestée de façon singulière par l’oral, la parlerie. Emouvant de voir à travers Bardamu, la phrase célinienne en train de prendre corps, le verbe s’engrosser de lui-même dans une sorte de jeu de massacre.
Henri Godard, l’éditeur de Céline dans la Pléiade, rappelle fort à propos ce passage de Féerie pour une autre fois: « Encore au début, tout début, je fredonnais ... Je me disais, ça sera de l’opérette ! ... J’aurais eu tellement moins d’ennuis! ... mais par timidité sans doute, le manque de relations, j’en suis demeuré au libretto ... et puis de rudesse en rudesse voilà trois mille portées qui tournent prose! ... et de prose en prose plus triste! toute noire! roman.»
Dans ses coupes, Martinelli réduit, donc atténue, les bouffées antisémites qui traversent L’Église: telle réplique ou un bateau nommé «youpinium» restent, mais disparaissent pratiquement un juif polonais au «nez extrêmement crochu» et l’inventaire des juifs de la SDN: « M. Yudenzweck, Directeur du Service des Compromis à la Société des Nations, Juif, quarante-cinq ans; M. Mosaic, Directeur des Affaires Transitoires, Juif, même âge; M. Moise, Directeur du Service des indiscrétions, Juif, même âge.» Si ce sont dans la pièce des personnages ni plus ni moins grotesques que «le Délégué de la République Tchoucomaco-bromo-crovène, Balkanique officiel, quarante ans» ou «le professeur Ventrenord, Français, barbu, genre député centre et bruyant », il y a là clairement les prémisses du brûlot que sera Bagatelles pour un massacre, dédié à Eugène Dabit et «à mes potes du "théâtre en toile"», où Yudenzweck deviendra Yubelblat, personnage(s) inspirés de Rajchman, le patron du docteur Destouches à la SDN. Apparemment, Jean-Louis Martinelli a effectué ces coupes dans un souci d’efficacité dramaturgique: les coupes n’étant jamais vraiment innocentes, ne vont-elles pas être lues d’une tout autre façon?
Aujourd’hui, la pièce fonctionne chez le spectateur, lecteur de Céline, comme un magasin incessant de réminiscences, de correspondances
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L'Église dans VU du 27 septembre 1933 |
Bagatelles s’ouvre et se ferme sur deux ballets, dûment décrits la Naissance d’une fée et Van Badagen. Ce qui nous ramène aux figures énigmatiques de la danseuse Elisabeth Gaige dans L’Église, du personnage complémentaire de Véra qui en est comme la doublure, et de «l’Américaine» dans Progrès, dont le modèle commun est évidemment Elisabeth Craig, à laquelle Céline dédiera son Voyage au bout de la nuit.
Scène: Elisabeth se met près du mur, on abaisse un store noir sur la fenêtre, un «Russe fringant» nommé Raspoutine l’éclaire avec un jeu de lampes et, tandis que «les ombres se débattent, intriquées sur le mur, au rythme de la musique du gramophone», Bardamu entre. «Dans la nuit, il n’a pas été vu; il s’est assis sur une chaise, près de la porte. Il regarde, il écoute, il attend. »
C’est la première fois qu’i! voit Elisabeth. Cette scène est escamotée dans la version scénique de Martinelli. Dommage, car l’un des charmes de L’Église, aujourd’hui, c’est que la pièce fonctionne chez le spectateur, lecteur de Céline, comme un magasin incessant de réminiscences, de correspondances: le Voyage est là, le souvenir que l’on en a, et la suite. Ainsi, ce que dit Bardamu des cités américaines dans L’Église -«Oh ! Chez nous, les villes, c’est couché, hein, et elles attendent le voyageur, tandis qu’ici elles sont toutes droites, debout, ça vous la coupe » - fait résonner telle page du Voyage: «Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c’est une ville debout. On en avait déjà Vu des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux même. Mais chez nous, n’est-ce pas, elles sont couchées les villes… »Alors on comprend pourquoi Martinelli a eu envie de glisser dans L’Église les deux chansons que Céline écrira plus tard. Lucette Destouches ne s’en est pas offusquée, au contraire. «Louis ce qu’il aimait c’était surtout l’opérette. Enfant il avait habité près de la Gaîté Lyrique [passage Choiseul, NDLR]. Il marmonnait des airs. Il aurait aimé jouer du piano mais avec sa main… Les chansons, il les a faites à
un doigt. Mais comme il ne pouvait pas déposer la musique à la Sacem, c’est un autre qui a signé. »
Jean-Pierre THIBAUDAT
(1) Cité par François Gibault dans sa biographie, trois vol.. Mercure de France. (2) Cité par Frédéric Vitoux dans la Vie de Céline. Grasset.
L’Église. Théâtre Nanterre-Amandiers du mardi au samedi 20h30, dimanche 16h, jusqu’au 25 oct. 46.14.70.00
Lucette Destouches : «Jamais content»
Après la représentation de L’Église en présence de la veuve de l’écrivain, retour à Meudon : où, sans vivre dans le culte, elle évoque les humeurs de L.-F. C.
Lucette Destouches, ancienne danseuse sous le nom de Lucette Almanzor, est venue voir L’Église à Nanterre avec ses amis: son avocat François Gibault, Sergine le Bannier (retrouvée par Gibault il y a quelques années) chez les parents de laquelle Céline et Lucette allaient en vacances à Saint-Malo dans les années trente, et Jean-François Stevenin qui, à partir de Nord et de bien d’autres choses, ne désespère pas de faire un jour un film. Très satisfaite de la représentation, elle a remercié les acteurs et s’est fait raccompagner à Meudon. Au 25 ter, route des Gardes. c’est une maison gardée par trois chiens gris et noirs. Des chiens de rue, des chiens perdus, «des chiens de la SPA», dit-elle. Le plus aboyeur s’appelle Roxane. Un matou sombre au poil effaré déboule du porche (qui n’est plus celui, rafistolé de barbelés, devant lequel Lipnitzki photographia Céline), monte vers la maison. «Je nourris aussi les chats, les pigeons», dit-elle. Et puis il y a le perroquet. Un faux-dormeur perché dans sa cage, gardant du bec un gobelet d’eau et un morceau de lard pendu au bout d’une ficelle. Et puis il y a l’autre perroquet, le faux, le tissé main, arc-bouté sur son perchoir face au miroir. Et encore, au mur, la vieille photo d"un chat noir, Bébert, l’enterré du jardin, et, de l’autre côté du mœlleux canapé, la photo de Louis Ferdinand Destouches, dit Céline. C’est ça Meudon. Un doux fouillis de guéridons, de coussins, de canapés, de suspensions, d’animaux. Et des odeurs de parfum à tous les étages. «Tout a brûlé», dit-elle. Tout s’est envolée par l’escalier. Anéanti le studio de danse d’où déboulaient les élèves qui appréhendaient vaguement de rencontrer l’épouvantail d’en bas. Tout. Sauf les volets. Hauts, lépreux. Intacts. Par la suite, elle avait fait construire un autre studio de danse dans le jardin, tout en bois. Brûlé. Depuis,
on lui a bricolé un studio au rez-de-chaussée, à l’emplacement de la cour où Céline s’asseyait. Ses anciennes élèves y viennent une fois la semaine danser avec elle. «Incroyable ce qu’elle peut faire à 80 ans avec son ventre», dit maître Gibaud qui, entre deux dossiers chauds genre DC 8-Lybie, s’occupe depuis 1967 des affaires de Lucette, ayant gagné sa confiance les dimanches où, debout sur son dos, elle lui remettait de l’ordre dans les osselets de ses vertèbres. Petit à petit il est devenu célinien. Son affabilité et son métier d’avocat lui ont ouvert bien des portes, des cœurs, des correspondances, et son passé militaire quelques chemises confidentielles, le tout est réuni dans trois volumes d’une biographie précise.
« Quand on est arrivés, on voyait la Seine», dit-elle, aujourd’hui on la devine. Les chiens aboient, Roxane fait la danse du ventre sur le canapé. Gardienne de ce qui n’est pas, de ce qui n’a jamais été un temple, Lucette ne vit pas dans le culte, ni même dans le souvenir de L-F.C., plutôt dans une affection qui perdure. «On est arrivés là par hasard. A cause du prix. Deux millions. Ailleurs c’était cher. J’ai vendu des fermes dont j’avais hérité en Normandie. On s’est installés. Tout était délabré. C’était vraiment la campagne. Des rues pavées, quelques petites bicoques. On était loin de Paris. Louis ne voulait pas de voiture, il n’a jamais su conduire, c’est tout juste s’il a voulu du téléphone. Il n’a pas voulu non plus que l’on fasse de gros travaux. Au début on n’avait pas de chauffage; un hiver, les vieux radiateurs ont explosé. Louis écrivait avec des gants, des épaisseurs. Quand on est revenus du Danemark, c’était un homme cassé, fatigué. Il n’avait pas envie de voyager, de bouger, il n’est jamais allé en haut du jardin. Nimier venait le dimanche, souvent avec Blondin, ivre, Louis n’aimait pas ça.
En dix ans, il a dû aller peut-être deux fois chez son éditeur, Gallimard. Le théâtre, il aurait bien voulu y aller [en dix ans, il verra deux spectacles: une pièce de Marcel Aymé et les ballets du marquis de Cuevas, NDLR). Comme le musée de la Marine: il adorait les bateaux, il voulait le voir, il ne l’a jamais vu. Il n’avait pas le temps. C’était un médecin, il sentait venir la fin. Il était grand, maigre, très marqué avec toutes les restrictions, habillé avec des houppelandes et des ficelles pour tout: son portefeuille, ses gants, ses valises à manuscrits. Tout ça un peu polichinelle. Il faisait un peu peur. » Pour le travail, il était très ordonné. Une épingle à linge pour chaque chapitre. Il les suspendait ainsi au-dessus de la cheminée, et puis il les mettait dans des cageots à légumes avec couvercle. Il voulait pas qu’on y entre, dans sa pièce. Et surtout pas qu’on y fasse le ménage. Tous les soirs il me lisait les chapitres. «Tu descends! il m’appelait, tu descends!!», sa voix devenait de plus en plus forte. Je m’asseyais et j’écoutais. Il lisait tout haut. Saccadé. Haché. Quand Fabrice Luchini dit du Céline, il se rapproche de cela. Il voyait sur mon visage si tel passage ne me plaisait pas, il le voyait plus en me regardant qu’en m’écoutant. Je trouvais qu’il écrivait trop souvent "merde". Il me disait que les gros mots, c’était nécessaire. Je parlais peu avec lui. Il me parlait, tout seul, il monologuait, c’était sa façon de travailler. Il aimait plutôt parler des gens, savoir ce qu’ils étaient devenus. Elisabeth Craig, par exemple, il aurait bien voulu savoir. Tous les gens de sa vie, il fallait qu’il me raconte. Ça lui plaisait. Il me disait: "Tu te souviens de ça et de ça", les choses les plus pénibles, il insistait, je n’aimais pas beaucoup me rappeler le Danemark, toutes ces choses. Il se servait de moi comme reflet. Dix fois, vingt fois il recommençait un chapitre. Jamais content. Il raccourcissait la phrase jusqu’au mot juste. Même la nuit, assis dans le lit - il dormait assis, allongé il ne pouvait pas-, il me disait: "Ecris!" J’avais toujours un petit carnet à côté de moi. Comme il ne dormait pas, ou très mal, il ressassait. Il pouvait buter toute une journée sur une phrase. C’était comme de la musique. Très rythmée. Il prenait beaucoup de Gardenal, mais il se levait à 6 heures du matin, travaillait aussitôt qu’il en avait la force. Il luttait contre les migraines, le palu, la dysentrie, il avait le corps chaviré. De partout. Sans excès pourtant, il ne fumait pas, ne buvait pas, mangeait presque rien. On ne déjeunait pas, on ne dînait pas, il s’en fichait. Il adorait les croissants. C’était pas un jouisseur, un profiteur. Il était toujours après son travail. Il est mort juste après avoir fini Rigodon.»
Et puis il aimait les choses tendres. Les légendes, les ballets, les chansons. S’il portait des coups, c’était pour se faire entendre. Il disait qu’il aurait préféré écrire quelques vers de Shakespeare. Il était sensible au son. Il cherchait la musique, le ton. Jamais content de lui. Cela ne coulait jamais. Même quand les épreuves arrivaient, il changeait. Jamais content. Jusqu’au bout.»
Recueilli par J·P.T
Débat autour de «L’Église»
Une journée de rencontres, débats et lectures autour de la présentation de L’Église par Jean-Louis Martinelli a lieu ce samedi à partir de 14h et jusqu’à 19h30, au théâtre de Nanterre-Amandiers, en présence du metteur en scène. A 14h30, les acteurs André Marcon et François Berléand liront les Entretiens avec le professeur Y, à 15 h 15 seront projetés les films de deux entretiens avec Louis-Ferdinand Céline réalisés par la télévision en 1957 et 1959. A 16h suivra une table ronde réunissant Henri Godard, critique et éditeur de l’œuvre de Céline dans la Bibliothèque de la Pleïade, Jacques Henric, écrivain et critique d’art, Frédéric Vitoux, écrivain et journaliste, Pascal Ory, historien, Jean-François Stevenin, acteur et cinéaste. Véronique Ros de la Grange, danseuse et chorégraphe, ainsi que l’acteur Gérard Barreaux qui fera entendre à 18 h 30 des fragments de Mort à crédit.